Sauvons NOS montagnes
Martin Masse sur le blogue du QL dénonce avec justesse les propriétaires de stations de ski du Québec qui étalent leurs pleurnichages dans le journal, s'indignant du fait que les banques leur offrent des conditions de prêt inhumaines et réclamant (quoi d'autre?) une intervention de gouvernement.
J'aimerais ajouter quelques points.
Une station de ski est une entreprise extrêmement risquée à la base : des coûts fixes exhorbitants jumelés à une activité saisonnière entraînent un seuil de rentabilité particulièrement élevé. Il est bien certain qu'une baisse importante de la clientèle fera encore plus mal à ce genre d'entreprises. Pas étonnant donc que les stations de ski réunies n'aient enregistré un profit que d'un million l'an dernier
Par définition, une entreprise risquée a plus de difficulté à attirer des créditeurs, et leurs taux d'intérêt ainsi que leurs conditions d'emprunt sont moins avantageux que pour d'autres entreprises moins risquées. C'est pourquoi ce type d'entreprise a généralement un taux d'endettement faible et a plus recours à la vente d'actions (publiques ou privées) pour se financer.
Doit-on comprendre que les investisseurs abandonnent les stations de ski? J'imagine que ce doit être le cas pour que leurs gestionnaires cherchent à contracter des prêts à gauche et à droite... Et ce ne serait pas du tout surprenant étant donné leur piètre performance!
Est-il possible que et les créditeurs, et les investisseurs se trompent au sujet des centres de ski? Le marché est-il si dysfonctionnel que de bonnes opportunités de rendement soient négligées par tous? Vraisemblablement le risque est beaucoup trop élevé et le rendement beaucoup trop faible pour que les stations de ski soient des investissements intéressants.
Conclusion : les stations de ski devront malheureusement jouer la carte de l'apport à la culture/indentité québécoise, de la sauvegarde des emplois ou des services essentiels pour convaincre le gouvernement de leur prêter des sommes qu'ils ne méritent pas. Et malheureusement aussi, ça va probablement fonctionner.
SOS Orford vient de prendre un tout autre sens...
2 comments:
Que les stations de ski soient des investissements risqués ne devraient pas être notre problème collectif.
D'avance le ski n'est pas un loisir accessible à toutes les bourses.
Si on pousse le raisonnement de financer les entreprises à haut risque à tout coup, on va se retrouver avec un lot incroyable d'absurdités sur le dos.
Doit-on financer à coup de grasses subventions les écoles de deltaplane, les écoles d'alpinisme et autre truc du genre sous prétexte que les investisseurs privés se font rare?
Qui se fera arnaquer, qui payera la note à la toute fin? N'est-ce pas le CONtribuable comme dirait Gilles Proulx?
BON DEPART
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