Saturday, June 16, 2007

Et vous, êtes-vous reconnaissants?


Demeurant maintenant dans la région d'Ottawa, aussi connue sous l'appellation “fourmillière à fonctionnaires”, je peux enfin rendre justice à ces merveilleux serviteurs publiques que sont les fonctionnaires fédéraux. En effet, étant originaire de Québec, royaume incontesté du fonctionnaire provincial, je n'étais point au courant qu'un formidable cri du coeur était lancé chaque année par mes concitoyens pour remercier ces derniers.

La Semaine nationale de la fonction publique - qui se déroule en ce moment en passant : profitez-en pour adopter un fonctionnaire - se veut donc “une occasion de souligner le professionnalisme, l'esprit d'initiative et les efforts dont font preuve les fonctionnaires pour fournir aux Canadiens et Canadiennes des services qui contribuent à faire de notre société un endroit où il fait bon vivre.” C'est tellement touchant que j'en ai la larme à l'oeil!

Bien sûr, nos fonctionnaires sont spéciaux. Pas question pour eux de faire comme tous les autres groupes, beaucoup moins importants pour la société canadienne tels les infirmières, les bénévoles, les secrétaires ou même les météorologues, qui se donnent une bonne tape dans le dos une fois par année. Non Monseigneur. Pour s'assurer “que cette semaine continuera de jouer un rôle de premier plan pour assurer que la fonction publique du Canada conserve sa haute réputation à l'échelle internationale” et pour souligner que “les femmes et les hommes qui composent la fonction publique sont l’une des ressources les plus précieuses du Canada”, nos amis, c'est leur travail après tout, se sont fait passer une loi. Rien de plus naturel; tant qu'à être fonctionnaires, soyons-le jusqu'au bout!

Vraiment, vous la méritez votre semaine chers amis. Les quelques dizaines de milliers de dollars que cette fête peut coûter aux contribuables pâlit en comparaison des milliards que vos services plus qu'essentiels générent pour l'économie canadienne. Et c'est sans compter votre contribution inestimable au tissu social du plus meilleur pays au monde.

Moi en tout cas, je vous lève mon chapeau. Sans vous, on serait vraiment un autre pays...

Wednesday, June 13, 2007

Citation du jour


Bon, étant plutôt occupé par mes examens de mi-session, j'ai quelque peu négligé mes lectures quotidiennes depuis une semaine. Disons donc que c'est la citation de la semaine, un honneur d'autant plus grand pour Nathalie Elgrably de l'IEDM qui en est l'auteure. Sans plus tarder, roulements de tambour... :


Un festival n'est qu'un mode de divertissement parmi d'autres. En l'absence de ce genre d'événement, les gens se divertiraient autrement. Ils iraient peut-être davantage au cinéma ou au restaurant. Ainsi, une dépense de 20 $ génère autant de retombées économiques, qu'elle permette de participer à un festival, de voir un film ou de s'offrir un repas. La nature de la dépense détermine quelles industries sont avantagées, mais elle n'affecte en rien l'ampleur de l'activité économique générée. [...]

Quand l'État subventionne les festivals, il prend l'argent des contribuables et permet à une poignée de fonctionnaires de décider à notre place du genre de loisir à encourager. Et comme si tout ceci était insuffisant, nos élus défendent leurs choix en élevant les retombées économiques au rang de faits incontestables alors que ce sont des calculs absurdes fondés sur un concept canularesque. Quelle tristesse!



Quelle tristesse, en effet.


Restant dans le sujet des retombées économiques, je ne peux que suggérer cet article de Gilles Guénette publié dans le QL l'an dernier qui fait en gros le tour de la question. Bonne lecture.

Monday, June 11, 2007

Insanity

When a legendary explosive metal band plays one of the most crowd-blasting song ever in front of one of the craziest audiences in the world... well, this is bound to come up on Youtube sometime.

Warning : this video can provoke some serious urges of jumping around in one's living room and may cause substantial damage to your carelessly stored CD collection. Watch at your own risks.


Thursday, June 7, 2007

Hail the (Free) Trade Minister


David Emerson, the guy who decides what amount of tax you and I have to pay directly and indirectly when purchasing foreign goods, has decided that less was now better than more. You probably won't be surprised when I say that I agree with this idea 120%.

In a speech made in Gatineau yesterday to announce a new trade deal with 4 European countries, Federal Trade Minister Emerson made some interesting comments :

Perhaps [...] those who take an inward, protectionist and parochial approach to globalization [...] [feel] fear - fear of the unknown. Fear Canadians cannot compete. I think they are wrong. Canadians can and must compete with the best in the world.

And not just because our economic interests are at stake. Free and open commerce is also critical to fighting poverty, famine, disease and environmental degradation. That is how prosperity and technology are diffused to where they are needed.


Well, then, why not open the borders to all goods and services, regardless of their origin country? I mean, seriously.

If free and open commerce is critical to so many good things, then shouldn't more freedom of commerce do even more good? " 2+2.

Come on, Dave, a little effort here. 4 countries is a good start. Now let's invite the rest of the gang to the party. They do have a lot of poverty, famine, disease and environmental degradation to fight, after all.

Wednesday, June 6, 2007

Le mot interdit



Au Québec à tout le moins, le mot privatisation est synonyme de bafouement de nos droits de citoyens, soumission à la tyrannie capitaliste, prise en otage de la population, et autres expressions novlanguaises qui font vendre des journaux.

Un vent de changement soufflrait-il sur la belle province, alors que Claude Garcia, dans un texte d'opinion publié dans la Presse, propose de privatiser Hydro-Québec dans le but d'éliminer la dette?

M. Garcia apporte une argumentation convainquante, même pour le lecteur peu enclin aux idées de libre-marché. Pour résumer ses principaux points :

  • La privatisation de l'Hydro entraînerait les prix au niveau du marché, soit environ 4 cents de plus du kw/h que le prix actuellement payé par les Québécois;
  • En fonction de ces prix, la capitalisation boursière de la société serait supérieure à la dette du Québec;
  • L'élimination de la dette. au net de la perte des revenus d'Hydro-Québec, ferait économiser plus de 5 milliards au gouvernement par an, de quoi permettre une baisse des impôts de 33% (!).

Le principal obstacle de ce plan est que pour les 40% et plus de Québécois qui ne paient aucun impôt parce que trop pauvres, une hausse du tarif d'électricité à court terme ne servira qu'à les appauvrir. Essayez-donc de leur dire qu'ils s'enrichiront au fil des années grâce à une économie plus productive dans un environnement moins taxé.

La décision de privatiser Hydro-Québec, tout comme toute autre société d'État, en serait sans aucun doute une excellente à moyen et à long terme. Des services de meilleure qualité, la fin du gaspillage, une vraie compétition avec les autres sources d'énergie comme le gaz naturel, une véritable innovation ne seraient que quelques-uns des nombreux avantages d'un tel geste.

Bravo M. Garcia pour avoir eu le courage d'exprimer une opinion presque hérétique dans cette société québécoise. Si d'autres font de même, peut-être un jour un gouvernement audacieux prendra-t-il le risque de prononcer le mot interdit et de laisser le marché faire son travail.